Se lancer dans l'élevage caprin

Devenir éleveur de chèvres : c’est quelque chose qui vous tente ? Mais vous n’êtes pas sûr·es de maîtriser les détails de l’élevage caprin ? Vous ne savez pas par où commencer pour élever des chèvres et faire du fromage ? Nous avons rédigé ce guide pour éclairer ce métier d’éleveur caprin trop méconnu du grand public. D’autant plus que l’élevage caprin est très diversifié : selon la taille de votre troupeau, votre lieu d’exploitation, la race de chèvres choisie et le type d’élevage que vous souhaitez pratiquer votre quotidien d’éleveur ou éleveuse de chèvres sera très différent.

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Se lancer dans l'élevage caprin

Devenir éleveur de chèvres : c’est quelque chose qui vous tente ? Mais vous n’êtes pas sûr·es de maîtriser les détails de l’élevage caprin ? Vous ne savez pas par où commencer pour élever des chèvres et faire du fromage ? Nous avons rédigé ce guide pour éclairer ce métier d’éleveur caprin trop méconnu du grand public. D’autant plus que l’élevage caprin est très diversifié : selon la taille de votre troupeau, votre lieu d’exploitation, la race de chèvres choisie et le type d’élevage que vous souhaitez pratiquer votre quotidien d’éleveur ou éleveuse de chèvres sera très différent.

Sommaire du guide

Elles nous ont aidés à rédiger ce guide…

Pour rédiger le guide nous nous sommes appuyées sur des publications d’expert·es mais également sur le témoignage de deux éleveuses de chèvres françaises de races locales :
Marie de la Ferme de Bacotte : 70 chèvres pyrénéennes (au sein d’une ferme en polyélevage de 7 hectares) vers Saint-Sever dans les Landes. Installée avec son associé Clément depuis 2016 ;
Azéline de la Ferme des Domoiselles : une trentaine de chèvres lorraines vers Dom-le-Mesnil dans les Ardennes. Installée avec son conjoint Johan depuis 1 an.

©La Ferme des Domoiselles

Avant-propos

En France la quasi-majorité des élevages caprins sont des élevages laitiers, car la viande de chèvre est très peu consommée sur le territoire, la majorité des chevreaux sont vendus à l’étranger. Nous abordons dans ce guide le métier d’éleveur caprin laitier.

1. Présentation du métier d’éleveur de chèvres

Les tâches principales et caractéristiques du métier d’éleveur de chèvres

La base de l’élevage caprin : élevage et traite de chèvres

Lorsque l’on souhaite devenir éleveur de chèvres ou éleveuse caprin, on s’engage dans un métier à plusieurs facettes !
Déjà il y a la partie élevage pur : l’alimentation et la traite quotidienne (une seule fois si on choisit la monotraite ou deux fois en traite traditionnelle) sont les deux activités qui rythment la journée.

Dans le cas des élevages en plein air, il y a également la sortie des chèvres au pâturage, ces sorties peuvent prendre plusieurs heures selon la taille du troupeau, la distance des prairies ou du parcours et la période de l’année. Ainsi, chaque jour Marie de la Ferme des Bacottes part pour environ 3h30 de pâturage avec son troupeau de chèvres. S’il est important de rester vigilant·e pendant le pâturage pour voir quand les chèvres ont fini de manger ou pour identifier tout comportement anormal, c’est souvent un moment calme où en tant que berger·ère on peut prendre un peu de temps pour soi.

En parallèle de ces activités incontournables de traite, de pâturage et de soin quotidien des chèvres (foin, céréale et paillage), l’éleveur de chèvres doit assurer le suivi sanitaire du troupeau (vermifuge, parage des onglons, cure de minéraux, etc.), la gestion de la reproduction (mise au bouc et chevrotage), l’entretien courant du matériel et des bâtiments (curage, entretien de la machine de traite, fromagerie) et bien sûr toutes les tâches administratives et d’intendance.

À ces tâches de tous les jours, s’ajoute un élément essentiel : la position d’observation. Il s’agit de repérer l’état des chèvres, voir si l’une semble plus faible, blessée, repérer leurs interactions entre elles. En élevage caprin, connaître son troupeau et comprendre son évolution est essentiel.

Et puis bien sûr au départ il faut constituer le cheptel de chèvres : en acheter un certain nombre la première année puis assurer la reproduction soit par un bouc, la méthode la plus naturelle, soit par insémination artificielle.

Transformation fromagère : ajouter de la valeur ajoutée et maîtriser son produit

De nombreuses personnes qui s’installent aujourd’hui décident de faire de la transformation à la ferme et de la vente directe afin de se réapproprier toute la chaîne de production et de maîtriser le produit fini. Pour beaucoup cela permet de donner un sens supplémentaire à leur travail : on voit l’aboutissement de ses efforts quotidiens et on peut échanger avec les consommateur·rices.

Différentes technologies de transformation sont possibles. Les plus courantes sont la vente de lait frais, de yaourts, de fromages “lactiques” (fromage blanc, faisselles, crottin, bûche) ou de fromages à pâte pressée (tomme).

Les qualités humaines d’un éleveur de chèvres

Les qualités nécessaires pour commencer un élevage caprin sont similaires à celles des autres métiers agricoles. La principale qualité d’un·e éleveur·se caprin·e c’est la polyvalence : dans un seul métier s’en cachent 100 et dans la même journée vous pouvez être appelé·e à gérer de l’administratif, de la vente, de la transformation fromagère et de l’élevage “pur”. En plus d’être éleveur·se, ce qui comprend déjà une expertise sur la santé, la nutrition et la reproduction des animaux, il faut aussi être cultivateur·rice, gestionnaire, commerçant·e et chef·fe d’entreprise.

Crédit : DDP pour Unsplash
©Ferme de Bacotte, Ferme de Keroulep et Ferme des Domoiselles

Le quotidien de la profession d’éleveur de chèvres et le rythme d’une année en élevage caprin

L’astreinte, mot-clé de l’élevage caprin

Avant toute chose, il est important de considérer qu’élever des animaux est une astreinte mentale et représente des astreintes concrètes. En effet, contrairement aux végétaux, les animaux ont besoin de soins quotidiens, tous les jours de la semaine. C’est d’autant plus vrai dans le cas d’élevages laitiers puisque la traite est quotidienne voire bi-quotidienne. De plus pendant les périodes intenses de mises bas, vous devrez sûrement travailler la nuit ou tard le soir. Si les remplacements sont possibles par un·e ami·e ou via le service de remplacement de la MSA, ce n’est pas une solution facile à mettre en place.

La saisonnalité

La chèvre comme la brebis est un animal dit saisonné, leur reproduction est conditionnée sur une période de l’année (cette reproduction est appelée la “lutte” ; elle a lieu en début d’automne pour une mise bas en février-mars). Il est possible de désaisonner de façon plus ou moins naturelle les chèvres (hormones, lumière artificielle, etc.). Quoi qu’il en soit, la plupart des cas tout le troupeau suit un même rythme ce qui permet de concentrer les moments les plus intenses : la période de la lutte, le moment des mises bas puis le pic de lactation quand toutes les chèvres produisent beaucoup de lait et qu’il y a beaucoup de lait à transformer. La production peut aller du simple au double pendant les périodes intenses.

“Au moment du pic de lactation je faisais 150 crottins par jour, je suis autour de 70 crottins en temps normal.”

Azéline de la Ferme des Domoiselles

En élevage caprin, la période de lactation est d’environ 9 à 10 mois, après 5 mois de gestation (car pour avoir du lait il faut un chevreau).

À la ferme de Bacotte, la production de lait et de fromages s’étend de mars à octobre. Les reproductions, elles, ont lieu fin septembre avec une période de mises bas en mars. Si les chèvres sont en plein air partiel, il faut aussi prendre en compte les transitions alimentaires au moment du passage à l’herbe (après une période hivernale où les chèvres sont généralement nourries au foin et aux céréales).

La période hivernale entre le tarissement (la fin de la lactation) et les mises bas suivantes est un peu plus calme, puisqu’il n’y a plus de traite ni de fromage à transformer. Pour certains c’est l’occasion de prendre un peu de vacances et de mener des petits chantiers de réparation/amélioration.

Une journée à la ferme

Du côté de la ferme des Domoiselles…

“Nous commençons à 7h, mon conjoint s’occupe des chèvres et de la traite pendant que je travaille en fromagerie. Nous sommes en monotraite, il n’y a donc qu’une traite le matin. Nous faisons une pause aux alentours de 8h30-45 pour un petit-déjeuner en famille, puis retournons travailler à la ferme. Il nous reste encore beaucoup de travaux pour terminer l’aménagement de la chèvrerie, je retourne aussi en fromagerie. J’y passe au minimum trois heures tous les matins. Après la pause du midi, ce qui me plaît c’est que chaque jour est différent ! Nous recevons du public, j’ouvre la boutique deux jours par semaine ou des restaurateurs viennent chercher leur commande. Mon conjoint soigne les animaux et je retourne 1h30 en fromagerie chaque après-midi. Le soir, une fois que notre enfant est au lit, nous nous occupons de l’administratif. Le dimanche, nous arrivons à alléger un peu notre journée, en faisant seulement les soins et la traite des chèvres et les fromages. Je m’organise dans mes fabrications, comme j’ai une gamme de produits variés, le mardi c’est le jour des yaourts, le dimanche, je moule les bûches, les autres jours je fais des crottins. ”

Du côté de la Ferme de Bacotte…

Pour Marie et Clément, l’emploi du temps est quelque peu similaire sauf que Marie part en pâturage avec les chèvres tous les après-midi. De plus, ils ont également des porcs gascons et des oies de Toulouse dont ils s’occupent ensemble en début d’après-midi et dont Clément s’occupe quand Marie est en pâturage ou en fromagerie. L’été leurs journées sont bien remplies : de 8h30 à 18h, ils enchaînent les tâches. Chacun prend un dimanche sur deux en repos et celui qui ne prend pas le dimanche ne travaille pas le samedi après-midi ; ils ont donc une demi-journée ou un jour de repos par semaine. Et ils s’arrangent pour pouvoir prendre 2 ou 3 jours de vacances séparément si besoin.

Choisir son type d’élevage caprin

Élevage hors-sol ou élevage pâturant

Les chèvres sont des animaux assez sensibles aux variations climatiques et en particulier à l’humidité. C’est pour cela que de plus en plus d’éleveur·euses ont fait le choix du “hors sol”, c’est-à-dire que les animaux ne sortent jamais du bâtiment et les éleveur·euses leur apportent du fourrage et d’autres aliments.

Cependant, le pâturage bien que plus technique est vraiment intéressant ne serait-ce que sur le plan économique (l’herbe est l’aliment très bon marché et le plus adapté aux chèvres puisque c’est un herbivore). Il faut néanmoins se prémunir des risques sanitaires, liés au parasitisme, très élevés et pouvant faire du dégât sur la santé des animaux et la production. Beaucoup d’éleveurs pâturent 6 mois de l’année en sortant les animaux la journée pendant la belle saison. Cette méthode mixte nécessite de proposer des rations alimentaires en bâtiment. Cependant, certain·es éleveur·ses cultivateurs atteignent l’autonomie alimentaire grâce à la production de fourrages sur la ferme. Grâce à des mélanges prairiaux variés (riches en légumineuses), ils peuvent même se passer de céréales.

Il faut savoir que le pâturage est une obligation de la réglementation bio. L’affouragement en vert, autorisé en bio, n’étant pas considéré comme du pâturage.

Élevage 100% plein air

Certaines fermes font le choix d’un élevage 100% en plein air. C’est le cas de la Ferme de Bacotte.
Avoir un élevage entièrement en plein air permet de fortement limiter ses investissements dans le bâti, ainsi dans le cas de la Ferme de Bacotte, ils ont 2 bâtiments de 100m2 qui sont ouverts toute l’année et qui sont inclus dans un parc clôturé de 4,5 ha qui sert de contention. À ce parc s’ajoutent un pâturage sur 50 ha et 20 hectares en convention de pâturage avec le département sur les berges de la Doure (dont 5 hectares de clôturés). Les deux autres points positifs du 100% plein air étant le gain de temps de travail (pas de bâtiments à nettoyer, de foin à distribuer le matin et permet la monotraite) et l’économie sur l’achat du foin (achat de 20 boules par an à la Ferme de Bacotte pour assurer la fin de l’hiver ce qui est très peu).
Cependant le plein air rend le troupeau beaucoup plus dépendant de ce qui pousse sur le terrain et des conditions météo. De plus, les chèvres ont besoin d’un guide pour aller pâturer hors de l’espace clôturé.

Agro-pastoralisme

Si l’agroforesterie est quelque chose de très positif, gérer les arbres avec des chèvres est toujours un peu compliqué car celles-ci ont la particularité d’être très gourmandes et de sacrées acrobates donc vous ne pouvez pas les faire pâturer sous n’importe quel verger sous peine d’y perdre quelques pommes…
En revanche, les chèvres peuvent être extrêmement efficaces dans des zones en friches à débroussailler. Il peut être également intéressant de créer des parcours dans des espaces de bois d’œuvre (les arbres sont plus grands).

Lactation longue

Pour les chèvres, il est également possible d’allonger les durées de lactation. On parle de lactation longue à partir de 450 jours de lactation pour une chèvre. Elle était au départ essentiellement mise en place à la suite d’échecs de reproduction ou pour recaler les chèvres en première lactation sur le cycle des chèvres plus vieilles.
La lactation longue permet de gérer les faibles fertilités sans réformer les chèvres, elle permet également de mieux gérer le désaisonnement, pour des chèvres en fin de carrière. Cela permet également de laisser plus de temps aux primipares (chèvre ayant mis bas pour la première fois) de terminer leur croissance.
Cela permet également une répartition plus régulière de la production et pas de tarissement et donc une trésorerie lissée. Enfin on a un meilleur prix du lait car davantage de lait l’hiver par rapport à un système saisonné. Attention, toutes les chèvres ne peuvent pas faire de la lactation longue : la réserver aux fortes productrices de lait.

Monotraite

La mono traite consiste à ne faire qu’une seule traite par jour plutôt que deux.

“C’est un vrai choix de confort de travail. Pour avoir du temps. C’est une vraie volonté sur la ferme d’avoir des horaires corrects et de ne pas se crever à la tâche.”

Marie de la Ferme de Bacotte

La monotraite est surtout possible dans des fermes où les animaux pâturent, cela leur permet de dépenser plus d’énergies en pâturant et moins ressentir le besoin de deux traites par jour. Pour un éleveur de chèvres cela permet de minimiser la charge de travail.

Pour en savoir plus sur la monotraite

Les différentes races de chèvres possibles

La majorité des chèvres utilisées par les éleveurs de chèvres sont les races dites productives c’est-à-dire des chèvres Alpines ou Saanen qui constituent plus de 90% du cheptel français. Cependant, de plus en plus de fermes qui s’installent décident de s’installer avec des races rustiques, moins productives mais souvent plus adaptées au terroir et plus résistantes à une vie en plein air.

Pendant longtemps les chèvres de races Alpine et Saanen furent les seules utilisées dans les cheptels caprins, laissant les autres races rustiques presque disparaître. Il a fallu attendre les années 80-90 pour qu’éleveurs passionnés, instituts techniques et de recherche (INRA, Institut de l’élevage, Organismes de sélection) et conservatoires régionaux s’emparent du problème en créant les programmes de sauvegarde et les différentes associations présentent encore de nos jours.

Marie et Clément ont décidé de s’installer avec des chèvres pyrénéennes et Azeline et Jehan ont eux fait le choix de chèvres lorraines. Les banques ont aujourd’hui plus de facilités à suivre ce type de projets grâce aux exemples de fermes existantes qui ont essayé ce modèle.

E CHOIX D’UNE RACE LOCALE ET DU PLEIN AIR

“Le choix des races locales, s’il est à but premier de conservation et de réhabilitation de notre patrimoine vivant, a également pour moi une portée philosophique, anticapitaliste et décroissante !

Cela tient à l’histoire de ces races, abandonnées dans les années 50 au profit d’animaux “plus productifs”, à une période où il fallait nourrir toute la France. Quand la paysannerie traditionnelle a reculé face à une réalité économique plus terre à terre.

Pour pouvoir vivre de ces races moins productives et de croissance souvent plus lente, il faut orienter l’atelier caprin un peu différemment que dans les modèles classiques. L’autonomie alimentaire et la qualité des produits finis vont être privilégiées sur le volume de production : le produit est là pour raconter une histoire de terroir.


L’envie d’avoir des races locales va souvent naturellement de pair avec une idée de l’agriculture plus paysanne et extensive et donc avec de l’élevage plein air. D’un point de vue économique, il faut minimiser les charges au maximum pour que la marge soit intéressante et permette de dégager un revenu correct. Or l’alimentation des animaux est une des charges principales dans un élevage conventionnel. Dans le système 100% plein air, les chèvres se nourrissent avec ce qui est disponible en parcours de pâturage (de la nourriture gratuite en somme) ; cela nécessite évidemment d’avoir accès à du foncier ou à des espaces agricoles délaissés pour offrir un espace de pâturage suffisant.

Le choix du plein air implique que l’on va davantage travailler l’adaptation et la rusticité des animaux. On va donc préférer des animaux qui sont capables de s’adapter au changement des météos et des saisons ainsi que d’équilibrer l’investissement de leur énergie entre la production de lait et leur immunité. En général, les races rustiques du territoire répondent naturellement à ces critères.

Le plein air apporte d’autres bénéfices en termes de temps de travail et de limitation des tâches d’astreinte : on va diminuer le curage du fumier et les soins en bâtiment. Et au lieu de dépenser sa propre énergie (ou des énergies fossiles en cas de tracteur) pour apporter le fourrage aux animaux, on amène les animaux en parcours pour qu’ils s’alimentent. On passera plus de temps en parcours pour accompagner les chèvres et en entretien des clôtures mais le gain de temps reste important. Et ce gain en confort de vie est non négligeable dans un métier souvent très chronophage. Enfin le fait d’accompagner les chèvres au parcours de façon quotidienne change notre rapport au troupeau."

Marie de la Ferme de Bacotte

©La Ferme de Bacotte

Les exigences du label bio

Si vous décidez de vous installer avec le label AB, voici quelques éléments non exhaustifs sur le cahier des charges biologique.

En ce qui concerne la gestion de la reproduction, l’insémination artificielle est autorisée. En revanche, la synchronisation des chaleurs à l’aide d’hormones est interdite.

Pour conforter l’autonomie dans les élevages bio, la réglementation impose qu’au moins 60% de la ration annuelle soit constituée d’aliments produits sur l’exploitation, même s’il est également possible de coopérer avec des exploitants bio de la région. Les fourrages grossiers qu’ils soient frais, séchés ou ensilés doivent représenter au moins 60% de la ration journalière en matière sèche (MS).

L’allaitement des chevreaux doit être réalisé avec du lait naturel, de préférence maternel, pendant 45 jours minimum.

Pour ce qui est de la santé du troupeau, l’utilisation de produits homéopathiques, phytothérapiques et oligo-éléments sont à privilégier. Les traitements allopathiques, c’est-à-dire médicamenteux, ne peuvent être utilisés qu’à des fins curatives et non en systématique et sont limités à trois par an, un seul pour les animaux restant moins d’un an sur l’élevage. Les vaccins et plan d’éradication obligatoire ne sont pas comptés comme traitements allopathiques. De même que les vermifuges ne sont pas comptés dans les traitements allopathiques, s’ils sont justifiés.

En agriculture biologique, le cahier d’épandage est obligatoire pour la gestion des effluents de votre élevage caprin. La charge en éléments fertilisants est limitée à 170 kg d’azote par hectare. Les effluents bio doivent obligatoirement être épandus sur des parcelles en bio.

2. Les formations possibles en élevage caprin

Comment devenir éleveur de chèvres dans diplômes ?

Si la possession d’un diplôme agricole n’est pas obligatoire pour devenir éleveur caprin, il donne beaucoup d’avantages au moment de l’installation. Ainsi en possédant la Capacité Professionnelle Agricole (qui demande un diplôme agricole de niveau 4) vous pouvez être éligible à la DJA (Dotation Jeune Agriculteur) qui représente une aide de 15 000 € à 30 000 €.

De plus, l’obtention de terres agricoles est plus facile si vous avez un diplôme agricole puisque le statut d’agriculteur vous donne la priorité auprès de la SAFER pour l’achat de terres.

Enfin, si vous souhaitez commencer un élevage caprin cela demande des compétences spécifiques ; si les formations ne sont pas suffisantes pour savoir gérer une exploitation et un troupeau caprin, elles peuvent vous donner des connaissances techniques utiles et l’accès à un réseau qui pourra vous aider lors de votre installation. D’ailleurs les formations vous donnent la possibilité d’effectuer des stages dans différentes exploitations et vous former une expérience terrain solide : vous pouvez observer et tester différentes façons de procéder afin de définir quel sera votre modèle d’élevage caprin !

Les formations possibles d’éleveur de chèvres

Plusieurs diplômes sont possibles pour obtenir la Capacité Professionnelle, le plus fréquent pour une reconversion est le BPREA qui peut s’effectuer en un an à temps plein ou deux ans à temps partiel. Si vous avez déjà un an d’expérience professionnelle dans le domaine du diplôme que vous souhaitez obtenir, vous pouvez faire une demande de validation des acquis de l’expérience (VAE) qui après dépose d’un dossier et soutenance devant un jury peut vous permettre d’obtenir le diplôme d’agricole de votre choix.

Les formations spécialisées en conduite d’élevage caprin sont assez rares mais il en existe quelques-unes. Vous trouverez notamment un BPREA Élevage Caprin, Transformation laitière ou un CS Conduite d’un élevage caprin et commercialisation des produits (le CS ne donne pas accès à la Capacité Professionnelle, il vient en complément d’une formation agricole).

Si vous souhaitez ajouter à votre activité d’éleveur de chèvres un volet transformation fromagère, il est utile de vous former à cette pratique, que ce soit par des formations ou en effectuant des stages dans des exploitations.

Organismes réalisant des formations de longue durée en conduite d’élevage caprin et transformation fromagère :

  • CFPPA VITICAP – Les Poncétys – 71960 DAVAYE
  • CFPPA – Route Ages – BP 203 – 36300 LE BLANC
  • CFPPA – Route Roche – 79500 MELLE
  • CFPPA – Le Sollier – 18570 LE SUBDRAY
  • CFPPA – Les Sardières – 79 route de Jasseron – 01000 BOURG EN BRESSE

Organismes de formation courte ou moyenne durée en transformation fromagère :

  • CFPPA VITICAP Mâcon Davayé Les Poncélys – 71960 DAVAYE
  • Centre Fromager de Bourgogne Les Poncétys – 71960 DAVAYE
  • CFPPA du Pradel – Domaine Olivier de serres – 07170 MIRABEL (formation en bio)
  • Centre Fromager de Carmejane – 04510 LE CHAFAUT ST JURSON
  • ENIL BIO – Rue de Versailles – 39800 POLIGNY

Structure Nationale :

  • Fédération Nationale des Eleveurs Caprins (FNEC) – 42 rue de Châteaudun – 75314 PARIS CEDEX – Tel : 01.49.70.71.96
  • Centre de Ressources et Documentation Caprin – Rue des Babigeots – BP 49 – 17700 Surgères – Tél : 05 46 27 69 80
  • Station Expérimentale Caprine du Pradel – Domaine Olivier de Serres – Le Pradel – 07170 MIRABEL – Tel : 04 75 36 74 37

DIFFÉRENTS PARCOURS POSSIBLES

Du côté de la Ferme de Bacotte

Clément et Marie se sont installé·es sans la DJA. Cependant ils avaient déjà une connaissance du secteur et une expérience dans le milieu agricole.Clément avait un BTS Gestion et Maîtrise de l’Eau et a bossé 10 ans en semencier. Il a commencé à monter la ferme en 2010 sous le statut de double actif et s’est installé à plein temps à l’arrivée de Marie sur la ferme en 2016.Marie elle a un BTS Analyses et Conduite des Systèmes d’exploitation. Après un apprentissage dans un lieu où les fromages étaient ensemencés avec du ferment industriel, elle passe deux mois dans une grosse structure dans le Limousin où les pratiques restaient trop industrielles (le caillé utilisé était du caillé congelé, les alpines étaient gardées à l’intérieur et écornées, etc.). Elle a ensuite travaillé plusieurs années dans une exploitation de 120 hectares en Bourgogne auprès de chèvres (alpines et poitevines) et brebis allaitantes puis des cochons de plein air et des volailles. Avant de retourner travailler comme éleveuse caprine à Bacotte, elle a fait trois semaines de remise à niveau au CFPPA du Pradel, ce qui lui a donné des clés techniques en fromagerie bio. Pour elle, si toutes ces expériences lui ont donné des clés pour gérer les “accidents” de fromagerie, la formation se fait aussi “sur le tas” et elle remarque qu’elle progresse au fur et à mesure des années : elle sait de mieux en mieux gérer la flore et les conditions extérieures. Le fait d’avoir un petit troupeau rend le travail plus gérable car il y a peu de stock et le roulement est bon.

Du côté de la Ferme des Domoiselles

« J’ai 31 ans, je suis originaire de Vivier-au-Court. Éducatrice spécialisée de formation, j’ai travaillé au profit de la protection de l’enfance dans les Ardennes.C’est lors d’un séjour au Canada que je suis tombée en amour pour l’élevage de chèvres et décide d’en faire mon métier. Pendant un an je me forme à la Ferme expérimentale caprine du Pradel (Ardèche). J’y apprends les règles d’élevage d’un troupeau, les médecines douces, la transformation fromagère, la gestion éco-responsable des effluents et les multiples facette du secteur agricole.Diplômée en 2018, l’installation en tant que jeune agricultrice commence… »
Azéline

« J’ai 31 ans, je suis originaire de Moselle. J’ai servi 11 ans au 3e régiment de génie de Charleville-Mézières.Porté par le projet d’Azéline, je deviens réserviste et aménage le corps de ferme. Je me forme à la médiation animale qui consiste à mettre en relation l’être humain et l’animal dans un but thérapeutique et de bien être.”
Johan

3. L’installation en tant qu’éleveur de chèvres

Une fois sensibilisé·e et formé·e à l’élevage caprin, l’étape suivante est de réfléchir à et préparer son installation. Il y a plusieurs volets à analyser pour pouvoir s’installer en élevage caprin : le budget, la surface et la réglementation.

Le budget d’installation en élevage caprin

Estimation du budget d’installation et des outils de production pour un éleveur de chèvres

L’institut de l’élevage au travers du réseau d’élevage Inosys offre un grand nombre de références technico-économiques pour les élevages caprins. Ces documents peuvent être très utiles pour construire son projet. Voici les principaux investissements à prévoir quand l’on souhaite reprendre un élevage de chèvres, les besoins en bâtiments et les postes de charges.

Le cheptel n’est pas le poste de charge le plus important néanmoins il est indispensable pour produire. En fonction des stratégies de l’éleveur, il est possible d’acheter des chèvres à des stades et âges différents. Des chèvres déjà en production, dans le cadre d’une reprise d’élevage de chèvres, par exemple pourront être achetées environ 200€, des chevrettes prêtes à mettre bas (300€/chevrette pleine). Il est également possible d’acheter des chevrettes au moment du sevrage (compter 170€/ chevrette), cependant il faudra les élever et les mettre à la reproduction avant de pouvoir produire du lait. Pour les boucs, il faut compter entre 150 et 250 € pour un bouc et il faut un bouc pour 25 chèvres.

Le conseil de Marie 🐐

Lorsque l’on choisit ses animaux pour le troupeau, il est important de bien choisir des chèvres qui viennent de systèmes équivalents. Une chèvre qui a été en bâtiment toute sa vie ne sera pas adaptée à un système de plein air car trop fragile.

En ce qui concerne le bâtiment d’élevage, la surface nécessaire par chèvre est de 1,5 m2 à 2,25 m2. Il faut également compter 1,5 m2 / chevrette et 0,35m2/chevreau s’ils sont gardés pour être engraissé jusqu’à 6 à 8 semaines, sans oublier les boucs qui devront de préférence être éloignés des chèvres. Il faut également prendre en compte les surfaces de passage, d’alimentation, de stockage ainsi que l’espace pour la salle de traite et la fromagerie. Dans les matériels clés d’un bâtiment d’élevage on retrouve les cornadis (0,4m/chèvre donnant sur le couloir d’alimentation). Pour un bâtiment d’élevage en reprise, le montant de l’investissement est d’environ 250 à 300€/chèvre et peut monter à 500€/chèvre dans le cas de la construction d’une chèvrerie. Pour un bâtiment accueillant des chevrettes, le montant d’investissement est compris entre 170 et 230€/chevrette pour une reprise et entre 400 et 500 pour un bâtiment neuf. Dans le cas d’un élevage en agriculture biologique les surfaces en bâtiment sont identiques, cependant le bâtiment doit donner accès à une aire d’exercice en accès libre d’une surface supplémentaire de 2,5m2/ chèvre.

Il est important de concevoir ou d’acquérir une salle de traite fonctionnelle, car on y passe du temps. L’installation doit prendre en compte le nombre de chèvres et le temps de traite, 1h30 par traite maximum. Avec moins de 50 chèvres un quai simple avec quatre griffes peut suffire. Dans ces conditions il est possible d’acquérir du matériel d’occasion pour 5 000 €. Au-delà de 50 chèvres, il faudra plutôt prévoir un double quai et compter une griffe pour 10 chèvres et relier directement les griffes au tank par un lactoduc. L’investissement pour une machine neuve de 8 postes (pour traire 80 chèvres) avec un lactoduc reliant directement le tank peut s’élever à 17 000 €.

©La salle de traite de la Ferme des Domoiselles

La fromagerie doit également être fonctionnelle et adaptée aux quantités de lait transformé et au nombre de personnes y travaillant. Pour un élevage de 50 à 100 chèvres, avec une production quotidienne maximale avoisinant les 300 litres (3 litres par jour et par chèvre au pic de la lactation) une surface de fromagerie comprise entre 70 et 80m2 est suffisante. Le montant de l’investissement pour une fromagerie tout équipée à neuf s’élève entre 1 000 à 1 300 €/m2.

QU’EN EST-IL DE L’AUTO-CONSTRUCTION ?

Ces chiffres ne sont bien sûr qu’indicatifs et reflètent un modèle relativement classique. Il est également possible d’aller vers de l’auto-construction totale ou partielle pour diminuer les coûts. C’est par exemple le cas de cette chèvrerie auto-construite de la Ferme des Cabrioles : 450m2 (incluant une habitation de 100m2) pour 36 chèvres et un coût de 200 000 €.
Si la démarche de l’auto-construction vous intéresse, l’Atelier Paysan est une bonne source de plans et de modèles d’outils et de bâtiments. Vous pouvez également suivre les formations proposées sur leur site pour vous familiariser avec la construction d’outils.


UN EXEMPLE D’INSTALLATION

Marie et Clément de la Ferme de Bacotte ont commencé sans emprunt et sans soutien de la DJA. Les banques ne souhaitant pas suivre car ils souhaitaient travailler avec une race rustique moins productive. Si ce n’était pas voulu de leur part, cela a eu l’avantage de leur donner une certaine liberté et autonomie. Ils ont dès le départ fait le choix d’un investissement minimal. Leur volonté d’élevage en plein air leur permettait justement de minimiser les dépenses puisque peu de bâtiments étaient nécessaires à l’installation. Leur budget d’installation était de moins de 30 000 € et une campagne de financement participatif leur a permis de couvrir une partie de cette dépense. Chaque année ils réinvestissent 2 000 € dans l’outil de production.

Surface à prévoir en élevage caprin

Il est possible de s’installer sur une très petite surface et faire le choix d’acheter l’alimentation des chèvres à l’extérieur. Il faut cependant savoir qu’en agriculture biologique le pâturage est une obligation de la réglementation. L’affouragement en vert pratique qui consiste à récolter de l’herbe et le distribuer aux chèvres en bâtiment est autorisé mais n’est pas considéré comme du pâturage.

Selon le guide technique élevage Caprin laitier en AB publié en 2018. Une ferme d’une surface de 40 ha avec une stratégie d’autonomie alimentaire à la fois en fourrages et en aliments concentrés peut répondre aux besoins de 125 chèvres. Ce système avec cet effectif est tout de même moins rentable qu’un système avec de l’achat extérieur. Les économies réalisées sur l’achat d’aliments ne compensent pas le manque à gagner dû à la baisse du nombre d’animaux et la chute de productivité.

Les élevages caprins ne cessent de s’agrandir et se spécialiser. Selon agreste, la moyenne d’un cheptel caprin en France est passée de 44 caprins en 2000 à 115 en 2019. Il est toutefois possible d’avoir un cheptel plus petit surtout si l’on souhaite transformer son lait sans être dépassé par le travail et si l’on souhaite travailler avec des races rustiques ce qui permet de davantage valoriser sa production.

©La Ferme des Domoiselles

La réglementation pour l’éleveur de chèvres

Comme pour tous les élevages, il existe un certain nombre de réglementations pour encadrer l’élevage d’animaux.

Aspect identification et traçabilité en élevage caprin

Tout d’abord, il est obligatoire de déclarer ses animaux auprès de l’Établissement départemental de l’élevage (EDE). Suite à cette déclaration vous obtiendrez un numéro de cheptel. Il est nécessaire de faire un recensement annuel de son troupeau.

Dans un second temps, les animaux doivent être identifiés par un système de boucles auriculaires, à leur sortie ou leur entrée dans la ferme. Tout animal né sur la ferme doit être identifié à l’aide des boucles auriculaires au plus tard 6 mois après sa naissance ou dès qu’il quitte la ferme. Les boucles doivent être toujours lisibles ou être changées si ce n’est plus le cas. Pour sortir de la ferme, les animaux doivent avoir un document de circulation en triple exemplaire. Tous les mouvements d’animaux seront notifiés sous 7 jours à l’EDE.

Enfin les éleveur·euses doivent tenir des registres et conserver les différents justificatifs de toutes leurs pratiques et interventions (attestations sanitaires, résultats d’analyses, factures…) pendant 5 ans. Parmi ces registres on retrouve, les documents de circulation qui regroupent les ventes, les achats et tous autres mouvements d’animaux, mais aussi le recensement annuel de tous les animaux présents sur la ferme, le carnet des naissances.

Aspects sanitaires de l’élevage de chèvres

En ce qui concerne les aspects sanitaires, l’éleveur·euse doit tenir un registre des traitements médicamenteux administrés aux animaux sur lequel doit figurer: le nom du médicament, la date, le n° des animaux concernés, le délai d’attente avant de pouvoir consommer la viande ou le lait. Il ou elle doit également conserver les ordonnances, bilan sanitaire, et compte-rendu des visites annuelles.
L’éleveur·euse doit également désigner un vétérinaire sanitaire.

DES CONSEILS POUR SE LANCER COMME ÉLEVEUR·SE DE CHÈVRES

Du côté de la Ferme des Domoiselles
Depuis un an tout juste, Azéline et Johan élèvent une trentaine de chèvres de Lorraine dans les Ardennes, transforment leur lait en fromage et yaourt et le vendent directement dans leur magasin, à des restaurateurs et sur les marchés locaux.
Voici les points qui leur semblent indispensables pour se lancer :
  • Savoir que ça prend du temps “Six ans se sont écoulés entre le moment où j’ai voulu me reconvertir à aujourd’hui. Il m’a fallu cibler ce que je voulais faire, me former, monter le projet et enfin tout mettre en œuvre."
  • Être bien entouré “Il faut savoir que c’est un vrai chamboulement dans notre vie privée. Dans un projet comme ça, on embarque toute la famille et le cercle rapproché (parents et amis proches). Ils nous ont été d’une grande aide. Sans eux on n’aurait pas pu mener ce projet”.
  • Bien se renseigner sur le territoire où l’on souhaite s’implanter “Avant de m’installer, avec ma formation j’ai eu l’occasion de faire une étude approfondie du territoire sur lequel je souhaitais m’installer. Il est important de connaître les acteurs présents sur notre territoire pour se créer son réseau, avec la chambre d’agriculture, les associations de races, les coops mais aussi les autres éleveurs.”

©Marguerite Legros - Les chèvres de la Ferme de Keroulep

4. Les chiffres : combien gagne-t-on en éleveur de chèvres ?

Quel est le salaire d’un éleveur de chèvres ?

Selon les estimations de l’étude COUPROD sur la campagne 2019 (Inosys-Réseaux d’élevage, Bioréférences), le revenu moyen d’un élevage caprin faisant de la transformation fromagère avoisine les 25 700 € par unité de main-d’œuvre en agriculture conventionnelle comme en bio. Cependant, derrière cette moyenne se cache une forte variabilité du revenu. Cette variabilité peut être liée à la taille de l’élevage, le système de production mais aussi le niveau d’endettement ou l’efficacité de l’éleveur·euse.

LA RÉALITÉ DU TERRAIN

Du côté de la Ferme de Bacotte…

Marie et Clément sortent un salaire de 700-800 €/mois chacun·e de l’activité. Ils sont tous les deux logés par la ferme qui couvre aussi la voiture et l’assurance. Leurs frais de nourriture sont minimes puisque la ferme a un potager et fournit viande et œufs. À noter également qu’ils réinvestissent 2000€/an dans la ferme pour améliorer l’outil de production.À la Ferme des Domoiselles…Azéline et Jehan sont en première année d’installation, à moyen terme ils souhaitent se prélever un salaire pour deux.

Quelles aides de financement pour élever des chèvres ?

DJA
L’aide nationale, la Dotation Jeune Agriculteur (DJA), concerne toutes personnes de 18 à 40 ans en possession d’un diplôme agricole conférant le niveau IV voulant s’installer pour la première fois. Le montant de cette aide est de 10 000 à 40 000 € selon le lieu et le projet et les modalités d’installation (en agro-écologie, selon le type de territoire, avec vente directe, etc.).

Aide couplée de la PAC outre DJA
Il existe une aide couplée à la production caprine. Pour être éligible, il faut détenir au minimum 25 chèvres en production. Le montant de l’aide est estimé à 16 €/chèvres et l’aide est plafonnée à 400 chèvres par exploitation avec application de la transparence GAEC (en fonction du nombre d’associé·es).

Il est également possible de faire appel au plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles PCAE, il aide à l’investissement dans les bâtiments d’élevage, l’amélioration des conditions de travail et l’autonomie alimentaire du cheptel. Néanmoins, il faut savoir que les demandes d’aides nécessitent des démarches administratives qui ont un coût à la fois économique et humain pour la construction et l’instruction du dossier.

©La ferme des Domoiselles et ©La Ferme de Bacotte

Pour aller plus loin

Les livres et publications :

  • « La chèvre, revue des éleveurs de chèvres » – REUSSIR
  • Devenir éleveur de chèvres, Anicap, 2018
  • Guide pastoral caprin, Chambres d’agri Occitanie et Corse
  • Le guide installation caprine, L’Elevage des jeunes caprins, La chèvrerie conception et aménagement, La fabrication du fromage de chèvre fermier…
  • Pour une installation réussie en élevage caprin – 5e édition – 2019
  • L’alimentation pratique des chèvres laitières – IDELE
  • La transformation fromagère caprine fermière – édition Lavoisier
  • « Les chiffres clés du GEB – Caprins 2020 – Productions lait et viandes » Institut de l’Elevage et la Confédération Nationale de l’Elevage
  • Référentiel technico-économique des élevages de chèvre des Pyrénées
  • Une Vie de berger, James Rebank
  • La Chèvre, guide de l’éleveur, La Maison Rustique
  • Le Ménage des champs, Chronique d’un éleveur au XXIe siècle, Xavier Noulhianne

Les associations de sauvegarde, de conservation et de promotion des races locales :

Ce guide a été écrit par

Marguerite Legros
Floricultrice
Eglantine Thiery
Responsable R&D et modèle agronomique
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