Devenir pépiniériste

Le métier de pépiniériste consiste à élever et faire grandir des plants, arbres et arbustes, jusqu’à ce qu’ils puissent être commercialisés et transplantés dans des jardins de particuliers ou des exploitations agricoles. C’est un métier très complet, de la maîtrise technique des modes de multiplication des végétaux (semis, boutures, greffes, marcottage etc.), l’entretien classique des cultures (irrigation, désherbage, fertilisation, etc.) jusqu’à l’acte de vente et de conseil auprès des clients. Alors, peut-on devenir pépiniériste sans diplôme ? Quelle formation faire ? À quoi ressemble une année en pépinière ? De quoi ai-je besoin pour me lancer ? Suivez le guide…

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Devenir pépiniériste

Le métier de pépiniériste consiste à élever et faire grandir des plants, arbres et arbustes, jusqu’à ce qu’ils puissent être commercialisés et transplantés dans des jardins de particuliers ou des exploitations agricoles. C’est un métier très complet, de la maîtrise technique des modes de multiplication des végétaux (semis, boutures, greffes, marcottage etc.), l’entretien classique des cultures (irrigation, désherbage, fertilisation, etc.) jusqu’à l’acte de vente et de conseil auprès des clients. Alors, peut-on devenir pépiniériste sans diplôme ? Quelle formation faire ? À quoi ressemble une année en pépinière ? De quoi ai-je besoin pour me lancer ? Suivez le guide…

Sommaire du guide

1. Les différents types de pépinières

Il existe plusieurs types de pépinières, en fonction de la nature des plants qui y sont élevés : potagers, aromatiques, ornementaux, forestiers ou fruitiers… On parle alors de pépinière horticole, ou arboricole par exemple.

On peut aussi distinguer les pépiniéristes qui s’adressent à des clients professionnels, et produisent de gros volumes d’une gamme réduite de plants. A l’inverse, les pépiniéristes qui s’adressent plutôt à des particuliers diversifient leur gamme, quitte à avoir de plus petits volumes disponibles de chaque.

Certains pépiniéristes se qualifient aussi de «naisseurs», ou bien d’«éleveur», en fonction du stade de développement du plant qu’ils réalisent. Cette distinction est moins courante aujourd’hui, à l’heure où les pépiniéristes maîtrisent de plus en plus les deux pratiques.

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La serre, élément central d’une pépinière

2. Être pépiniériste : cultiver le vivant…et les clients !

Être pépiniériste ou horticulteur-pépiniériste est un métier très complet, qui allie pratique technique et commerciale.

La technique au contact des plantes

Le ou la pépiniériste cultive des plants, depuis le stade de graine (ou du pépin, comme son nom l’indique !), de bouture ou de greffe, jusqu’à ce que la plante ait atteint un stade de développement assez avancé pour être plantée ou transplantée dans son jardin d’adoption.

Il.elle sème, greffe, bouture, met en pot ou en terre, entretient, arrose, désherbe, fertilise, traque les parasites, traite contre les maladies et tailler les jeunes arbres pour leur donner forme.

Le sens commercial au contact des clients

Le ou la pépiniériste gère aussi la partie commerciale de son métier, de la gestion et préparation des commandes (conditionnement, étiquetage, expédition) au conseil sur mesure pour ses clients. Il.elle peut même proposer un suivi de prestation à domicile, pour des conseils de plantation ou d’entretien de culture.

La gestion du rythme d’une saison

Le printemps et l’automne sont les deux saisons « chaudes » du métier, tant au niveau de l’entretien des plants que des commandes clients. Le ou la pépiniériste pourra en revanche lever (un peu) le pied en hiver et en été.

Vous êtes un·e amoureux·se des plantes et souhaitez les connaître sur le bout des doigts ? Vous êtes patient·e, observateur·rice, et aimez transmettre le fruit de votre travail tout en prodiguant les meilleurs conseils ? Cultivez la graine de pépiniériste qui est en vous !

Le plant, un de vos produits principaux de vente.

3. Quelle formation pour devenir pépiniériste ?

Dans les offres d’emploi en pépinière, un niveau CAP, brevet professionnel ou Bac pro spécialisé en production végétale est demandé, que ce soit en formation initiale ou continue pour les pépiniéristes adultes.

Il existe aussi des formations plus spécialisées sur des aspects techniques du métier, comme les pratiques de greffes fruitières, ou de taille de formation d’arbres. Pour les connaître, n’hésitez pas à vous renseigner auprès des Chambres d’agriculture ou organismes de formations agricoles.

Sachez qu’un diplôme agricole de niveau IV vous sera indispensable pour obtenir votre Capacité Professionnelle Agricole (CPA). Cette dernière vous permet de suivre le parcours installation des Chambres d’Agri et de bénéficier d’aides spécifiques à l’installation (dont la fameuse DJA) ainsi qu’une priorité dans l’accès au foncier agricole. Le diplôme le plus courant dans le cas d’une reconversion est le BPREA, nous vous conseillons un BPREA spécialisé dans les productions horticoles afin d’avoir une formation au plus près de votre futur métier !

Et au-delà de ces formations, diplômantes ou non, nous vous conseillons vivement de visiter le plus de pépinières possibles avant de vous lancer, d’y faire des stages ou des immersions, à toutes les saisons, pour vous confronter à la pratique quotidienne de ce métier et voir différentes manières de l’exercer… À vous ensuite de tirer le meilleur de ces expériences et de créer votre pépinière sur-mesure.

Une serre de vente vous sera utile pour avoir un espace différencié de votre zone de travail.


4. Rémunération et évolution d’un·e pépiniériste

Un·e salarié·e pépiniériste débute en général sa carrière au SMIC et reçoit entre 1 600 € et 1 900 € quand il est expérimenté. Un·e nouvel·le installé·e pourra commencer à se rémunérer dès la 3e année, et viser l’équivalent d’un SMIC dès la 5e année, le temps que sa toute nouvelle pépinière devienne productive et qu’il ait constitué un solide réseau de clientèle.

Tout au long de sa carrière, le.la pépiniériste diversifié.e peut évoluer vers la spécialisation d’une gamme en particulier (fruitière, potagère…), ou bien au contraire diversifier sa gamme s’il.elle était spécialisé·e à ses débuts… De quoi toujours continuer à apprendre et s’adapter aux besoins du marché !

Quelles que soient vos envies, n’hésitez pas à prévoir une large gamme de plants comestibles, ils sont très recherchés à l’heure actuelle avec l’essor de la permaculture et la recherche d’autonomie alimentaire – et ce, au détriment des plantes ornementales classiques.

D’une manière générale, la filière pépiniériste est porteuse, la demande ne trouvant pas toujours l’offre correspondante. On constate même la disparition de nombreux pépiniéristes arboricoles arrivant à l’âge de la retraite sans trouver à qui transmettre leur commerce, leurs précieuses variétés fruitières et locales… et leurs savoir-faire. Une perte considérable pour la filière arboricole qui peine à répondre à la demande, et doit par ailleurs se réorganiser en profondeur pour parvenir à fournir des plants fruitiers certifiés bio à horizon 2035. Ces derniers bénéficiaient jusqu’ici une dérogation et pouvaient être élevés en pépinière conventionnelle avant d’être achetés et conduits en agriculture biologique. Un nouveau -et vaste- créneau est donc à prendre…!

Un espace extérieur de déambulation vous sera utile dans une pépinière

Pépiniériste-paysagiste, deux métiers complémentaires 🦔

Si comme Eric Lenoir, auteur du Petit Traité du Jardin Punk, de nombreux pépiniéristes exercent aussi le métier de paysagiste… ce n’est pas un hasard ! Ces deux métiers sont en effet très liés :Ils demandent tous les deux une connaissance -et amour ! des végétaux, ainsi qu’un bon relationnel et sens commercial ;Avoir ces deux casquettes supprime un intermédiaire pour le client, et valorise les deux prestations ;Le paysagisme est une précieuse source de revenu dans les premières années de la pépinière, avant qu’elle ne soit complètement productive ;La pépinière sert de vitrine aux travaux de paysagisme, à condition de la concevoir comme un circuit de déambulation des clients, au gré de différents jardins et espaces thématiques.

5. Terrain et investissements pour une pépinière

À quoi ressemble le terrain idéal pour votre future pépinière ? On vous livre les conseils de Guillaume Pradier du Jardin de Bohème, paysagiste de formation et nouvel installé en pépinière dans l’Yonne :

  • Choisir un endroit accessible et bien visible pour la clientèle ;
  • Avoir de l’eau disponible en (grande) quantité sur le site : les plantes en pot en sont très consommatrices ;
  • Vérifier que le site est non inondable, ensoleillé, avec des zones ombragées ;
    Etre entouré de professionnels agricoles ou d’entretien d’espaces verts pour optimiser la livraison d’intrants : matière organique, fumier, broyats…
    A noter : la qualité du sol n’est pas toujours décisive, puisque votre pépinière pourra être en partie voire totalement hors sol, avec des plants en pots ou en godets. Privilégier sinon un sol drainant pour éviter l’asphyxie racinaire.

Selon vos envies et les besoins du marché, votre pépinière pourra être constituée de plusieurs espaces :

  • Une serre où abriter les plants en pots ou en godets ;
  • Des planches en pleine terre où installer les pieds mère ;
  • Un verger de conservation, d’où pratiquer les greffes ;
  • Le local de vente et de conditionnement ;
  • Si possible, un parcours de déambulation paysager des clients visiteurs, pour qu’ils se projettent dans différents espaces créés avec les plants de la pépinière.

Niveau matériel et investissements, prévoir :

  • Un système d’irrigation performant ! Comptez 2 000 € pour l’installation d’un système d’irrigation pour 200m2 de pépinière ;
  • Le matériel pour l’entretien des cultures et passes pieds : tondeuse, atomiseur, binette… ;
  • Le matériel pour les semis, boutures et greffes : motteuse, bâche tissée, sécateur, greffoir, arracheuse… ;
  • Le matériel pour le conditionnement : palettes, transpalettes, chariot élévateur…

Sans oublier l’achat régulier de semences, terreau, engrais, emballages types pots ou godets.

Vue du Jardin de Bohème


6. En savoir plus sur le métier de pépiniériste

Lire

  • La production en pépinière, des références techniques à la certification environnementale, de Pierre Michelot. Vous y retrouverez tous les conseils pour optimiser la conduite agronomique d’une pépinière, en s’appuyant sur les récents travaux d’expérimentations d’ASTREDHOR (un institut de recherche appliquée pour les professionnels de l’horticulture) ;
  • Boutures, semis et greffes, aux éditions Larousse : un guide pratique pour maîtriser les techniques de reproduction et de multiplication des plantes.

Regarder

  • Visite du jardin d’Eric Lenoir, pépiniériste-paysagiste, pensé pour accueillir sa pépinière et un parcours pédagogique, démonstratif et déambulatoire pour ses clients ;
  • Créer une pépinière sur 200m2 en 3 jours c’est possible ! Avec les conseils d’Atmos vert, pépiniériste dans la Creuse, sur la chaîne Permaculture, agroécologie etc. , un modèle de verger imaginé il y a vingt ans reposant sur le modèle d’un trio vertueux d’essences fruitières.

Écouter


Crédits photos : Jardins de Bohème et Marguerite Legros

Ce guide a été écrit par

Philippine de la Fayolle
Rédactrice et fraîchement reconvertie en agriculture

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