Financer un projet agricole est parfois un casse-tête. Vous réfléchissez à vous installer en tant qu’agriculteur·trice ? En reconversion ou formation initiale, vous vous êtes sûrement posé la question suivante : comment financer un projet agricole ? Quelles aides réussirez-vous à débloquer pour travailler dans l’agriculture ? Comment les solliciter ? Est-il possible de combiner plusieurs financements pour son installation agricole?
Dans cet article, découvrez les sources de financements complémentaires à la DJA (la Dotation jeune agriculteur·trice) :
les prêts bancaires possibles ;
les aides fiscales et avantages sociaux à débloquer ;
une introduction à la mécanique du financement participatif ;
la liste non exhaustive des concours régionaux à tenter.
Sans plus attendre, plongeons ensemble dans la vaste piscine du financement de l’agriculture !
Financer un projet agricole est parfois un casse-tête. Vous réfléchissez à vous installer en tant qu’agriculteur·trice ? En reconversion ou formation initiale, vous vous êtes sûrement posé la question suivante : comment financer un projet agricole ? Quelles aides réussirez-vous à débloquer pour travailler dans l’agriculture ? Comment les solliciter ? Est-il possible de combiner plusieurs financements pour son installation agricole?
Dans cet article, découvrez les sources de financements complémentaires à la DJA (la Dotation jeune agriculteur·trice) :
les prêts bancaires possibles ;
les aides fiscales et avantages sociaux à débloquer ;
une introduction à la mécanique du financement participatif ;
la liste non exhaustive des concours régionaux à tenter.
Sans plus attendre, plongeons ensemble dans la vaste piscine du financement de l’agriculture !
TOUT SAVOIR SUR LA DJA (DOTATION JEUNE AGRICULTEUR OU AGRICULTRICE) 🦔
L’aide à l’installation la plus connue est bien sûr la Dotation Jeunes Agriculteurs. Elle est destinée à toute personne de moins de 40 ans qui s’installe pour la première fois en agriculture et qui a suivi le parcours installation de la Chambre d’Agriculture. Elle tourne en moyenne autour de 35000€ d’aides et permet d’obtenir plus facilement des prêts bancaires. Nous vous conseillons la lecture de notre article sur la Dotation Jeunes Agriculteurs pour avoir plus d’informations sur cette enveloppe d’aide importante !Bon à savoir : avec la nouvelle PAC qui va entrer en vigueur en 2023, les critères de la DJA devraient changer notamment concernant l’âge maximum d’installation.
1. Financer un projet agricole grâce aux banques
La première manière de s’installer en agriculture est de solliciter un crédit de sa banque pour financer un projet agricole. Pour en citer quelques-unes : Banque Populaire, CIC, Crédit Agricole, Crédit Coopératif, Crédit Mutuel ou La Nef... De nombreux types de financements sont possibles : classons-les en fonction de leur durée.
Sur le court terme
Si vous avez plutôt besoin d’un coup de pouce en trésorerie pour vous lancer, un financement sur un an ou moins est une solution toute trouvée.
Le financement du stock est une avance sur trésorerie calculée et garantie sur la valeur du fourrage ou du vin.
Le crédit de campagne permet de financer les dépenses liées à la production : achat de vos animaux, semences, engrais, outils, produits phytosanitaires… Bref, le nécessaire pour démarrer votre ferme ou projet agricole. Calculez le montant sur la base d’une portion de votre chiffre d’affaires ou de vos charges d’exploitation. Il sera remboursé sur présentation de vos factures.
La facilité de caisse ou Autorisation de découvert permet au banquier de dénoncer avec un délai de 60 jours. Cela dit, cette garantie représente un coût important en termes d’intérêts. Vous devrez également apporter des garanties personnelles.
Les solutions de paiement de créances telles que l’escompte, le factor, la cession dailly sont une avance sur le règlement de vos créances clientes professionnelles. La cession dailly est utilisable pour les avances sur subventions et la prime PAC. Cela étant dit, les frais en intérêts sont là aussi élevés.
Sur le moyen et long terme
Dès que le produit bancaire choisi est sur un temps plus long, il sert plutôt à financer vos actifs : foncier agricole, bâtiments, matériel lourd ou parts sociales coopératives. Deux grandes familles de prêts sont alors possibles :
Le crédit agricole amortissable Il est financé hors taxe et doit être remboursé de manière annuelle, trimestrielle ou mensuelle. Vous devrez dans la plupart des cas souscrire une assurance emprunteur assortie d’une garantie sur l’actif financé et d’une caution personnelle.
L’astuce de Fermes en Vie : Nous vous conseillons de décider la durée du financement en fonction de la durée prévisionnelle d’amortissement comptable de l’actif financé.
Le crédit-bail ou la location financière Les banques sont propriétaires d’actifs agricoles mis en location : elles proposent donc ce mode de financement en phase d’installation. Ce procédé présente 4 avantages pour les agriculteur·trice·s : – Vous y accéderez même sans apport – Il est finançable TTC – Il n’inscrit pas le matériel à l’actif du bilan (pas de nouvelle dette) – Le loyer constitue des charges externes déductibles des impôts.
Autres garanties possibles pour financer un projet agricole
Les sûretés personnelles : caution personnelle et solidaire (personne morale ou physique). Cela engage vos revenus et/ou votre patrimoine personnel. Cela signifie que vous donnez au créancier pour garantie une partie de vos économies, votre foncier, qui seront saisies si vous devenez insolvable.
L’astuce de Fermes en Vie : nous conseillons de ne pas vous engager au-delà de l’actif net + 2 ans de revenus. L’engagement serait disproportionné et donc peu prudent.
Les organismes caution : la Société de Caution Mutuelle ou France Active peuvent se porter caution pour vous également, sous certaines conditions. Cependant, cela représente un coût sous forme d’intérêts.
Vous êtes en train de construire votre projet agricole et vous souhaitez trouver une ferme adaptée ?
2. Les aides fiscales et avantages sociaux pour financer un projet agricole
Certaines exonérations fiscales ou aides sociales peuvent fonctionner comme des aides à l’installation agricole.
L’abattement des cotisations sociales MSA dégressif et plafonné pendant 5 ans. L’exonération partielle est de 65 % la 1ère année avec un plafond maximum de 3 183€, de 55 % la 2e année, 35 % en 3e année, 25 % en 4e année et 15 % en 5e année (plafond de 735 €). Cette aide est attribuée à un nouvel exploitant entre 18 et 40 ans s’il ou elle est chef·e d’exploitation à titre exclusif ou principal.
Exonération de la Taxe sur le Foncier Non Bâti (TFNB). Les bénéficiaires de la DJA peuvent obtenir un dégrèvement automatique de 50 % de la taxe foncière sur les propriétés non bâties afférente aux parcelles qu’ils exploitent. Ce dégrèvement peut être total ou partiel et peut durer plus ou moins longtemps : renseignez-vous sur le site du gouvernement.
Une aide complémentaire de la PAC peut être demandée par les moins de 40 ans installés au maximum depuis 5 ans avec un diplôme de niveau 4 ou une valorisation d’acquis professionnels. Adressez-vous à la chambre d’agriculture de votre département.
Enfin, les agriculteurs·trices bénéficiaires de Pôle emploi peuvent solliciter trois aides : l’ACCRE (Aide Aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprises), l’ARE (Aide au Retour à l’Emploi) et l’ARCE (Aide à la Reprise ou Création d’Entreprise).
S’INSTALLER AVEC PEU DE FINANCEMENTS C’EST POSSIBLE ? TÉMOIGNAGE DE LE FERME BACOTTE 🦔
Marie et Clément, éleveurs caprin et porcin en races locales et en plein air avec transformation dans les Landes. Ils sont en GAEC et se sont lancés en 2016 sans DJA ni prêts, juste un financement participatif. Nous les avons reçus dans le cadre de nos rencontres Les Voix du Terrain pour qu’ils nous présentent les particularités de leur projet. Conclusion : oui c’est possible, il faut travailler dur, réfléchir à chaque investissement, optimiser les process en permanence et rester relativement petit. Finalement, tout dépend de votre projet et de votre vision !
“Tous les gains étaient réinvestis dans l’outil. Tout ce qu’on a créé, on a bossé dur pour. Ce qui était un handicap de fonctionnement est devenu une force.”.
Vous pouvez retrouver le récit complet de leur installation dans le replay du webinaire Les Voix du Terrain sur La Grange.
3. Le financement participatif pour assurer son installation agricole
Il est aussi possible de complémenter les financements ci-dessus ou d’opter plutôt par le financement participatif, qui est simple, flexible et rapide.
Le prêt participatif agricole (CrowdLending)
C’est un emprunt rapide sans caution personnelle. Les prêts participatifs (Crowdlendings) permettent de contracter des prêts auprès d’une communauté engagée d’épargnants à une modeste échelle. Ces personnes souhaitent souvent donner du sens à leur épargne en la plaçant dans des projets vertueux, notamment des projets agricoles. Elles peuvent ou non être rémunérées par des intérêts, en général entre 4% et 6%.
Plusieurs structures facilitent ces crowdlendings : Miimosa, Blue Bees, AgriLend, Tudigo, Groupama, BPIFrance… Cette liste n’est pas exhaustive.
Le « Crowdfunding » (financement par la foule en anglais)
C’est une campagne de collecte de fonds pour lancer son projet (en l’occurrence ici votre exploitation agricole), avec ou sans contreparties (par exemple des pré-ventes de produits, expériences, ateliers, séjours à la ferme, etc).
Concrètement, plusieurs structures permettent de créer une campagne en ligne. La page dédiée au projet décrit le projet lié à l’agriculture (souvent à l’aide d’une vidéo qui peut être “faite maison”, d’un texte. Elle précise aussi le découpage du financement (à quoi va servir l’argent dans l’économie du projet agricole) et les contreparties proposées en face des montants de dons possibles.
Le financement participatif peut être en complément d’un prêt ou en remplacement dans le cas d’une installation à peu de capitaux.
Miimosa et BlueBees sont toutes deux spécialisées dans la transition du modèle alimentaire et dans l’agriculture. De nombreux porteurs de projets agricoles font donc leur campagne sur ce site. D’autres plateformes peuvent cependant être utilisées, telles Kickstarter, Ulule, KissKissBangBang ou Finple. Cette liste n’est pas exhaustive.
🦔 ELLES ET ILS L’ONT FAIT ! LE FINANCEMENT PARTICIPATIF
Emmanuel a financé son atelier de viande bio sur Miimosa, la plateforme spécialisée dans le crowdfunding agricole. Il témoigne : « MiiMOSA représentait 40% de mon plan de financement. C’était plus direct, plus réactif qu’avec ma banque, et les citoyens sont vraiment un thermomètre de la viabilité du projet. Voir que la collecte fonctionne, ça donne confiance. » En dix jours, sa collecte était bouclée et il avait confirmé l’intérêt pour son projet, grâce aux 410 contributions de citoyens dans sa région et au-delà.
Les Gus aux œufs d’or, une ferme avignonnaise, ont bénéficié du coup de pouce de Blue Bees pour un crowdfunding avec contreparties. D’après les agriculteur·trice·s bénéficiaires, « l’expérience BlueBees restera dans les mémoires de la ferme. Le professionnalisme et le soutien de toute l’équipe nous ont permis d’atteindre notre objectif en toute sérénité. Mais l’aventure BlueBees est aussi une aventure humaine, des valeurs partagées, des échanges significatifs, et pour cela, un immense merci ».
Prêt d’honneur
C’est un prêt personnel à taux zéro à une personne. Il sert à renforcer votre apport personnel pour obtenir un prêt bancaire plus facilement. Vous pouvez le demander à un « comité d’agrément », composé de bénévoles, chefs d’entreprises et/ou associations locales. Les prêts sont généralement compris entre 3000 et 50 000 euros, 9700 euros étant le montant moyen de France Initiative, dont certaines antennes accordent des prêts d’honneur aux futurs exploitant·e·s agricoles.
Financement du matériel agricole grâce aux CUMA
Dernier coup de pouce très pratique : vous pouvez vous appuyer sur les CUMA (coopératives agricoles) dont la clé de voûte est la mise en commun du matériel. Cela permet notamment d’éviter de lourds investissements, de répartir l’utilisation et les risques sur un même matériel et d’avoir accès à un matériel moderne. 1 agriculteur·trice sur 2 est en CUMA environ.
3. Financer un projet agricola via les aides locales et les concours régionaux
Au niveau européen, le FEADER (Fond Européen Agricole pour le Développement Rural) peut financer jusqu’à 40% d’un financement jusqu’en 2023. Il faut s’adresser à sa région pour le mobiliser.
Le concours Fermes d’Avenir permet chaque année à plusieurs exploitations engagées en agroécologie et agriculteur·trice·s de financer un projet agricole. Depuis 2015, 1,7 million d’euros a été distribué à 180 fermes innovantes, environnementalement et socialement vertueuses. Ce concours agricole se poursuit chaque année.
Le moteur de recherche Ecosia propose des financements à des projets d’agroforesterie. 10 projets ont été financés à hauteur d’un demi-million d’euros. N’hésitez pas à participer à ce concours agricole.
Plus en amont les régions proposent des aides financières pour vos formations nécessaires à l’installation agricole. Les organismes Transition Pro régionaux peuvent vous aider à financer votre formation agricole comme le BPREA. Pour les demandeurs d’emploi en parcours d’installation il est possible de se faire financer la formation Installation et Technologies paysannes organisée par l’Atelier Paysan
ELLES L’ONT FAIT : LE CONCOURS ECOSIA 🦔
Gaëlle et Claire des GonneGirls ont pu financer la partie agroforesterie de leur projet grâce au concours Ecosia. Cela a permis la plantation de plusieurs centaines d’arbres !Vous pouvez retrouver le récit complet de leur installation dans le replay du webinaire Les Voix du Terrain sur La Grange.
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