Le marché des terres agricoles et ses enjeux
Le marché du foncier agricole concerne à la fois des terres agricoles, labourables ou non, avec ou sans bâtiments, des prés, des bois, des vignes, des vergers, des landes.
On distingue, comme pour l’immobilier “classique”, un marché de la vente, où les exploitations agricoles peuvent être cédées entières ou par parcelle, et un marché de la location (en fermage ou en métayage).
La Safer, Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural, possède une mission d’intérêt général en France, où elle responsable, sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, d’accompagner les collectivités dans leurs projets fonciers, d’y développer l’agriculture tout en protégeant l’environnement, les ressources naturelles telles que l’eau, ainsi que les paysages. Un des enjeux majeurs étant de conserver des terres à vocations agricoles, de lutter contre l’artificialisation des sols et de permettre à des agriculteurs de s’installer durablement. La Safer surveille ainsi particulièrement l’évolution des prix des terres et fait son possible pour éviter la spéculation sur les prix.
Un cas particulier rend cette mission plus difficile : le marché des parts sociales qui échappe au contrôle de la Safer, et peut conduire dans certains cas à de fortes concentration du foncier et des outils de production, à l’accaparement des terres par des multinationales françaises ou étrangères, conduisant inévitablement à une augmentation des prix qui nuit à l’installation agricole et au renouvellement des générations.
La loi Sempastous « portant mesures d’urgence pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole au travers de structures sociétaires » a été promulguée le 23/12/2021 pour tenter de lutter contre ce phénomène.
Plusieurs facteurs affectent le prix des fermes et des terres agricoles :
- la qualité intrinsèque des terres, labourables ou non, irriguées/irrigables ou non, la pente et l’exposition, leur proximité immédiate (parcellaire groupé ou éclaté)
- la qualité des bâtiments agricoles, leur vétusté, leur conformité avec les normes en vigueur sont également primordiaux, tout comme la présence d’une ou plusieurs maisons d’habitation permettant aux agriculteurs de se loger ou de mener à bien une activité d’agritourisme, gîte, ou chambres d’hôtes.
- l’attractivité de la région, la proximité de villes moyennes et des commodités telles que les commerces, écoles ou loisirs sont des critères de plus en plus prisés par la nouvelle génération d’agriculteurs, dont une part grandissante s’installe après avoir travaillé en ville et souhaite trouver un compromis idéal entre ville et campagne.